PSYCHÉ
décembre 1923, n° 332, pages 94-95


Mesdames, Messieurs,

Notre Maître, après avoir affirmé qu'en partant, il ne laisserait pas ses Amis orphelins, mais qu'Il Les reverrait, puisqu'Il vivrait et qu'eux vivraient aussi, leur fait, en plus, cette promesse vraiement merveilleuse, et capable, seule, de combler tous les désirs de nos cœurs, fussent-ils immenses comme la Mer et le Ciel ! " Si vous m'aimez je me ferai connaître à vous, mon Père vous aimera et nous ferons en vous notre demeure."

Un peu avant, Jésus avait affirmé : " Celui qui m'a vu, a vu mon Père. Evidemment cela veut dire, celui qui m'a vu complètement, qui m'a reconnu en son cœur, celui-la peut dire qu'il a vu et reconnu mon père, a vu la source même inconnaissable d'où s'écoule sans arrêt la Vie. C'est donc nous indiquer vraiment, mes amis, toule la route et les progressives lumières que nous y devrons rencontrer.

Voyez : Il vous faut d'abord connaître Jésus comme homme. Sans Le deviner, sans même soupçonner son identité nous l'aimons déjà, nous adorons sa bonté pour Marie-Madeleine, la femme adultère, les enfants ; nous reconnaissons sa Morale et son enseignement comme les plus purs.

Nous plaçons déjà notre Christ sur tous les sommets. Puis un jour, Il se fait connaître à notre Esprit, comme les rayons du Soleil pénétrèrent dans la nature et vont réchauffer la graine jusque dans le sein de la Terre, sa Lumière éclaire tout en nous, même nos cellules cérébrales et nous Le reconnaissons, nous Le voyons vraiment, en Le voyant nous contemplons en même temps la Vie Eternelle dont Il est la totale manifestation, puis nous rencontrons l'Amour ; l'Amour qui est Lui-même encore ; et qui va à la suite, remplir notre cœur. Nous commençons d'aimer la vie, puis les manifestations de la vie, les hommes, les animaux, les végétaux et les minéraux, et les formes encore plus confuses qui dorment dans les replis secrets du Monde. Et Jésus grandira dans nos cœurs. Il nous embrasera d'amour pour Lui. Nous le reconnaîtrons en toute choses, en tout Etre ; nous L'aimerons comme Il veut être aimé ; c'est-à-dire sans partage. Lui seul sera notre mobile, notre effort, notre but. Peu à peu alors, Il se fera connaître davantage. Nous vivrons en lui et par lui… Nous apprendrons ses perfections infinies et ses permanents sacrifices. Il nous fera voir comment il donne sa vie miraculeuse constamment à toutes les créatures sans jamais en perdre une parcelle. Ses anges nous suivront et nous serviront, si nous ne désirons vraiment que servir. Puis un jour viendra ou retentira de nouveau dans le total, incompréhensible et divin silence qui soudain se fera en nous, cette incroyable et presque inouïe parole ! Mon fils, celui qui m'a vu et reconnu, servi et aimé, celui là a vu mon Père et voici, mon Père va faire en toi sa demeure et nous serons en toi à jamais. Ah ! mes amis, je ne sais si vous tremblerez comme moi d'émotion et de joie pure, en lisant cette surhumaine promesse. Ne comprenez-vous pas un peu ce qu'est l'homme en qui elle s'est réalisée. Ah ! comme il participera de la Vie Divine celui-là ! Comme il répandra à flot son Cœur et ses forces ! Comme il aimera tout, même les Démons, même la Mort ! Comme tout fleurira sous ses pas ! Comme les autres hommes, le suivront, rassurés, éperdus !

Comme la douleur disparaîtra quand elle saura qu'il va venir ! Et nous pauvres enfants terrestres, quelle joie est la nôtre puisqu'un jour se lèvera pour nous aussi cette sublime aurore.
HATONS-EN LA VENUE EN PRIANT, EN AGISSANT, EN SOUFFRANT S'IL LE FAUT EN VRAIS DISCIPLES DE JÉSUS.

PHANEG