LA VIE DE JACOB BOEHME


Jacob Boehme est né en 1575, dans la localité d'Altseidenberg située au sud de la ville de Gorlitz, non loin de la frontière de Boehme. Il est de souche paysanne, fils de bedeau. Le climat de l'époque, dans cette région d'Allemagne, est particulièrement marqué par un illustre Rose-Croix, Paracelse. Un jour, alors qu'il doit garder les bêtes, l'enfant s'écarte de ses camarades et monte sur un sommet éloigné et c'est là, dit la légende, qu'il découvre dans une vision mystique un "trésor caché" auquel il ne voudra pas toucher, et qu'il ne reverra jamais. L'allégorie exprime une initiation au royaume des profondeurs. Un jour, un étrange personnage vient visiter le jeune cordonnier encore en apprentissage. C'est un Rose-Croix qui vient lui annoncer son exceptionnel destin. Etabli cordonnier en 1599, marié à Katharina Kuntschmann la même année, il sera père de quatre garçons entre 1600 et 1606. Rien que de très normal dans cette vie d'honnête artisan. Et pourtant en 1600, c'est une expérience mystique, une illumination, dans laquelle il a la vision d'un vase d'étain, encore un symbole archétype de l'initiation, celui de la coupe du Graal, du chaudron ou de la pierre sacrée. Il acquiert désormais ce regard qui pénètre les arcanes secrètes de la nature, la signature cachée des choses, les desseins profonds de la Volonté cosmique, car il baigne dans une communion intime avec le Divin.
En 1612, il commence à rédiger "L'Aurore Naissante" pour retenir son expérience spirituelle. Mais, le pasteur calviniste Martin Moller, adhérent de la Rose-Croix, qui a réuni des sympathisants autour du théosophe n'est plus le PASTOR PRIMARIUS DE GORLITZ, car il a laissé la place à Grégor Richter depuis 1606. Celui-ci est un fanatique dogmatique qui va déchaîner sur Boehme les foudres de son intolérance. Comme c'est souvent le cas dans l'histoire, le conservatisme théologique oppose une sourde conspiration aux audaces de la véritable pensée mystique. Pourtant, par le bruit du scandale et de la calomnie, le pasteur, tout en voulant dénoncer l'oeuvre théosophique et son auteur, va en réalité être un instrument de la propagation du message. "L'Aurore Naissante" mise à part, l'oeuvre littéraire de Boehme remplit huit volumes, tous écrits les huit dernières années de sa vie.
Abandonnant le métier de cordonnier, il se lance dans le commerce du fil, ce qui est prétexte à de nombreux voyages lui permettant d'accomplir sa mission spirituelle par les contacts qu'il établit avec les sympathisants et les initiés. La grande réforme qu'il entrevoit et qui va bien au-delà du luthérisme, semble bien être celle des Rose-Croix.
Voici l'inventaire de son oeuvre immense :
1620 : "Les fondements supérieurs et inférieurs de la triple vie de l'homme".
Printemps 1620 : "Les quarante questions de l'âme"
Année 1620 : "De l'incarnation de Jésus-Christ", "Les six points philosophiques"
Année 1622 : "De signatura rerum"
Année 1623 : " De electione gratiae", "Mysterium Magnum" : commentaire de la Genèse, 900 pages imprimées.
Ajoutons à cela 11 traités théologiques mineurs, une apologie polémique en 8 volumes où "le philosophe Teutonicus" se défend face à la critique, 11 autres discours de nature plus pratique. Il tombe malade en 1621 et entreprend la rédaction d'un essai "Considération de la révélation Divine" sans pouvoir le mener à terme.

Les dernières humiliations qu'il subira sur son lit de mort par les représentants de l'ignorance dogmatique habillée du pouvoir religieux, n'ont pas troublé la paisible transition de cette grande âme, pas plus que les injures et profanations dont souffrait sa tombe de la part d'une populace fanatisée, n'ont entamée la foi de ses fidèles amis. Car il le dit lui-même : "Celui pour qui le temps comme l'éternité et l'éternité comme le temps celui-là est libéré de tout conflit".

Il partageait avec ses amis la croyance en l'ère nouvelle. Il la nommait "Le temps du Lys". Ce serait le temps de la grande réforme où l'humanité toute entière connaîtrait sa propre expérience de régénération dans les profondeurs de l'âme.

Aussi, avec Jacob Boehme, c'est la grande mission de la Rose-Croix dans les temps modernes qui se prépare. La synthèse des douze sentiers de la Connaissance réalisée par Christian Rosenkreutz et ses onze fratres au XIVème siècle était déjà la première graine destinée à donner naissance à l'Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C., en 1909, au seuil de l'ère du Verseau commencée le 05.04.1962 (5 + 4 = 9 ; 6 + 2 + 1 = 9 ; 9 = 9 ; 9 + 9 + 9 = 27: 2 + 7 = 9). Il est d'un grand intérêt d'approfondir la doctrine et la théosophie de cet adepte.

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