NOTRE PERE

Cette prière fut, d'après notre tradition, enseignée aux Apôtres par Jésus sur le Mont des Oliviers. Faite de mots simples, elle constitue, aux yeux de certains d'entre nous, un texte très "gnostique", très "martiniste", qui permet de s'élever graduellement dans la verticalité.

C'est la prière dominicale par excellence: c'est-à-dire celle du SEIGNEUR, celle du PERE, en son rôle de Géniteur, mais surtout de Directeur et de Protecteur, Créateur de l'Unité à travers la diversité, enseignant et dispensateur, Sa paternité se formulera pleinement dans l'existence du Christ.

En commençant par l'invocation:
"Notre Père... ",

nous confirmons notre origine commune. C'est la prière qui correspond au temps du repos, c'est-à-dire du "lâcher prise", première étape dans la marche vers le renoncement.
"Que Ton Nom soit sanctifié"...

Nous ne pouvons pas posséder Dieu, donc nous ne pouvons pas le nommer, son nom doit donc être mis à part, sacré, sanctifié. Il est le UN, Il est le TOUT, Il est notre CRÉATEUR, Il est le SAINT des SAINTS.

"Que Ton Règne vienne"...

On peut se poser des questions sur le sens de ce royaume. Quel est-il ? Parle-t-il de l'Esprit Saint, de l'Amour, donc du Fils ? Nous rappelle-t-il que l'Homme, qui fut le Gardien de notre Univers, a failli à cette tâche ? Ainsi, restaurer le Royaume consisterait pour l'Homme à regagner son rang. Il s'agit bien de "Réintégration": assumer notre état d'humain pour, au final, en sortir pour réintégrer le Père.

"Que Ta Volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel''...

C'est-à-dire dans le manifesté comme dans le non-manifesté. Mais est-ce que le Ciel est à l'extérieur de nous ou à l'intérieur de nous ? Cette demande insiste sur la nécessité d'accepter les épreuves sans chercher à lutter contre elles. C'est par cette acceptation qu'une porte s'ouvre à nous. La terminologie "Je suis la Servante du Seigneur" que l'on retrouve dans une autre prière, va dans le même sens.

Mais, selon les périodes historiques, cette Volonté peut prendre des visages différents: L'Ere du Poisson, commencée avec le Christ, mettait la notion d'amour au centre du chemin; c'était le meilleur moyen de panser les plaies... L'Ere du Verseau est plus individualiste…

Ce sera à nous de continuer le chemin en restant en accord avec ce qui nous attend dans le monde profane.

"Donne-nous notre pain quotidien"...

Il paraît aller de soi que cette demande concerne la nourriture spirituelle qui alimente notre âme. Car, depuis que l'Homme a failli à sa tâche, comme nous le disions plus haut, cette nourriture spirituelle ne nous est plus assurée, nous devons la gagner, la mendier aussi, à l'image de notre vie matérielle, où ce qui est véritablement quotidien, c'est la souffrance.
Ce pain, c'est aussi la Force qu'il nous faut pour développer nos vertus.

"Pardonne-nous comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé..."

Ce passage est lourd de sens. Il pose, entre autres, le problème du Mal. Quand nous pardonnons aux autres, nous nous libérons du Mal et par là-même nous arrivons à être pardonnés. Pardonner, c'est passer du 2 au 3. Le pardon complet va jusqu'à l'effacement de l'image de la faute, jusqu'à l'oubli (qui n'a rien à voir avec la perte de mémoire). Dans le pardon il y a, à la fois, de l'humilité et de la grandeur, car par cet acte nous sommes implacablement renvoyés à nous-mêmes. Et la difficulté à pardonner doit immanquablement nous faire poser la question: « Qu'est-ce qui est offensé en moi ? » Alors, pour rendre le pardon facile, il suffit de mesurer en quoi cette épreuve, qu'il nous a infligée, nous a fait avancer; et il ne reste plus qu'à en remercier notre adversaire.

"Ne nous laisse pas succomber à la tentation"...

La tentation fait partie du chemin et c'est surtout dans le choix du bon chemin que nous avons besoin d'aide.

La tentation n'est pas toujours celle de la faute, cela peut être aussi la tentation de rester écrasé sous son poids par faiblesse ou complaisance; aussi ne faut-il point oublier que « le véritable héros n'est pas celui qui gagne toutes les batailles, mais celui qui se relève lorsqu'il a été abattu ».

Nous devons garder présent à l'esprit le but poursuivi, si nous ne voulons pas retomber. Rappelons que ce verset est le 6ème du "Notre Père". C'est un passage vers le 7, vers une maîtrise de nous-mêmes, mais il ne faut pas rechuter.

"et délivre-nous du Mal"...

Cela ne peut s'accomplir que par la pratique de la Vertu, qui se conforte elle même, et avec l'aide de la prière. Mais prier est, en soi, un acte difficile auquel on peut s'exercer en commençant avec des mots tout simples et avec le langage du "faire" au quotidien. Si nous ne sommes pas assez forts, fais-nous voir le passage, ou la Porte, nous menant vers notre but.

Par la science des nombres, nous constatons qu'il y a dans le "Notre Père" 49 mots (7 x 7) plus un mot: AMEN soit 50. Jésus disait "Amen, Amen, je vous le dis", qui signifie: "En vérité, en vérité, je vous le dis." Rappelons-nous que MOÏSE avait 50 portes à ouvrir pour entrer à JÉRUSALEM, mais comme il a douté une fois de DIEU, il ne fut pas autorisé à entrer dans cette ville; il n'a passé que 49 portes.

Avec ces deux mots: AMEN, qui signifie VÉRITÉ et qui représente le Nouveau Testament, et MOÏSE, qui représente l'Ancien Testament, nous suspendrons nos travaux de ce jour.

HOME