LA RÉINCARNATION



Grâce aux pouvoirs extraordinaires de son Maître (= Maître PHILIPPE de Lyon), PAPUS vécut un enseignement direct sur les causes et les modalités de la réincarnation ; Philippe leva pour lui le voile qui recouvre et masque les événements du passé. Voici comment PAPUS relate cette expérience sensationnelle :
J'avais suivi une famille bourgeoise, riche, considérée, et ayant un peu la prétention de respectabilité que recherchent tant de familles bourgeoises de province.

Le père était mort ; la mère restait seule avec sa mère à elle et deux enfants de dix à douze ans. J'ai vu la misère entrer peu à peu dans cette famille, alors que la mère faisait tous ses efforts, courageusement, et se tuait de travail pour sauver la nichée. Mais la misère impitoyable augmentait ; il fallut vendre les meubles, se restreindre et, bientôt, ce fut tout juste et par charité que la famille put manger, réfugiée dans une mansarde.

J'en était arrivé presque à accuser le Ciel, ainsi que le faisait cette mère de famille.
C'est alors qu'ayant exprimé mes doléances devant le Maître, un jour que nous étions enfermés ensemble dans une toute petite chambre attenant à la salle où il faisait ses guérisons miraculeuses par la prière, un spectacle étrange s'offrit à mes yeux. Le Maître m'avait dit: " Tu vas avoir une réponse à ta question; c'est un grand bonheur pour toi, mais aussi une grande responsabilité. Avant cette réponse tu étais ignorant et tu avais le salaire des ignorants; maintenant, tu seras averti et tu auras le salaire de ceux qui savent. Tu comprendras plus tard ce que cela veut dire. Nous allons demander à l'Ami de lever pour toi les rideaux qui séparent les plans. "

A cet instant, il me semble que le mur de cette petite chambre s'ouvre. Est-ce création de mon imagination ? Est-ce réalité ? Est-ce simplement illumination d'un cliché, par la parole du Maître ? Qu'importe !
Le Maître dit: " Ces femmes ont jadis laissé mourir de faim une parente dont elles voulaient hériter ", et je vois le vieux château féodal, je reconnais la mère et la grand-mère malgré la différence des costumes, et je vois une jeune fille enfermée dans un réduit obscur, suppliant ces femmes de ne pas la laisser mourir et de lui donner du pain. " Elles furent impitoyables, ajoute le Maître, elles sont revenues sur terre après avoir accepté le payement de leurs fautes et avoir consenti de mourir de faim, comme elles avaient fait mourir l'autre. "

Mais la Vierge pitoyable, une prière des ancêtres ont changé le destin et il a été permis qu'elles pussent manger et qu'après avoir été humiliées elles revivent une vie normale. " Ce qui arriva en effet.
La mère et la grand-mère furent sauvées par le travail des enfants, deux grands esprits incarnés par le Ciel dans cette famille de démons féminins pour la sauver.

Et PAPUS de conclure:
Cette histoire n'a d'autre valeur que celle donnée pour mon instruction personnelle. Qu'on la prenne comme une légende ou comme une réalité, peu importe ! La parcelle d'or que renferme cette gangue est assez brillante pour éclairer les cœurs capables de comprendre.
Il existe sur terre, d'après une tradition secrète, toujours trois de ces envoyés du Père..."
Pourquoi le clergé tant catholique que protestant ignore-t-il ou même condamne-t-il la loi de Réincarnation ?

A cela Jean Chapas de répondre :
Je crois qu'en effet Rome est fixée à ce sujet, mais c'est par prudence qu'elle garde le silence. Cette prudence est un peu... imprudente, car l'Église ne tardera pas à être obligée de promulguer le dogme de la réincarnation si elle veut garder la confiance de ses fidèles; il est même déjà tard. La réincarnation, en effet, explique bien des choses qui, jusqu'alors, étaient obscures pour les gens qui n'ont pas étudié ce qui n'était connu que d'un très petit nombre d'initiés. Et le maître de bien spécifier que si " la connaissance de la loi de réincarnation " n'est pas exposée " en clair " dans les Écritures sacrées, elle s'y trouve nettement indiquée par des textes dont le sens est reste occulte.

Avec entière raison, Chapas relève que, dans ce domaine, les protestants n'avaient pas mieux réussi que les catholiques, " en voulant expliquer les textes sacrés en cherchant la lettre et la discutant sans voir 1'esprit ".
Aussi le maître Chapas de se livrer à quelques judicieuses remarques de nature à placer la question sous son vrai jour et à nous mettre en garde de formuler des critiques trop précipitées sur cette position adoptée par le clergé et par certains chrétiens envers la loi de réincarnation. Il vaut la peine de reproduire toute 1'argumentation de Chapas, fidèle reflet de la pensée de Maître Philippe:

Parler de réincarnation gênait les prêtres, car ils ne pouvaient l'expliquer, de crainte peut-être que les gens ne disent: Oh! bien, puisqu'on revient, on a bien le temps, nous verrons plus tard !
Ne blâmons pas les prêtres, ne critiquons pas l'Église, ils ont eu raison au début de l'ère chrétienne; il eut été, certes, préférable que tous les chrétiens devinssent bons pour plaire à Dieu et faire Sa Volonté, car obéir aveuglement au Père aurait été une preuve de confiance et d'Amour.

Quand je dis que parler de la réincarnation gênait les prêtres, j'entends ceux qui savaient, car tous ne savaient pas; de tout temps, les secrets religieux ont été réservés à une élite d'initiés, et ces secrets étaient jalousement gardés, de crainte que les profanes, qui n'avaient pas encore atteint le degré d'évolution et de sagesse voulu pour être dignes de les connaître, en fissent un mauvais usage, dont ils auraient été les premières victimes.

Un fait est à retenir et doit faire réfléchir: la notion de réincarnation est commune à la plupart des occultistes.
Il semble bien que deux choses uniquement peuvent empêcher certains d'admettre l'évidence de la Réincarnation. La première : le fait de disposer d'une intelligence apte à comprendre certaines choses, mais rigoureusement inapte à assimiler d'autres choses ; donc une intelligence " bornée ". La seconde : La mauvaise foi obstinée. Dans les deux cas, c'est donc une nette infériorité chez les négateurs, il faut en conséquence savoir ne pas leur en tenir trop rigueur.

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